Cafés Littéraires PromoLitt : voici les notes de lecture des participants du CEG1 – DANGBO ! (1/4)

Dans le cadre des Cafés Littéraires PromoLitt, les élèves du CEG1 – DANGBO ont lu ces deux nouvelles ‘’Peter Shi’’ et ‘’A toi qui t’en vas’’ extraites du recueil « A toi qui t’en vas » de Destin AKPO. Ils en rendent compte dans ces chroniques.


Peter Shi

Konnar et Peter Shi ont tissé une relation de Roméo et Juliette en s’aimant d’un amour interdit comme jamais cela ne devrait exister entre deux hommes.

Le premier, après s’être proprement saoulé pour se soustraire à la toxique vie qui venait de s’abattre sur lui – il venait en effet de perdre son boulot suite à un redressement fiscal et ne s’entendait pas très bien avec sa femme –, fit la rencontre du second dans un bar. Empli de bière et d’amertume, Konnar trouva très rapidement en Peter Shi un confident fidèle et un amant. Cet amour entretenu par les deux hommes va guérir tant bien que mal Konnar des tribulations de la vie qu’il a eu à traverser jusqu’à ce que, bim ! il apprend que sa femme, Foukam, qui l’accusait de la tromper avec un être imaginaire depuis qu’il a rencontré Peter Shi, le trompait avec celui-ci, son gars, son amant, son confident, son meilleur ami. « Un soir, ma femme revint du marché. Chose curieuse, mon instinct d’homme me souffla qu’elle venait de me tromper. Mais avec qui ? Toi, Peter Shi. Ton parfum se dégageait de ses vêtements. J’en avais le tournis. Mais comment as-tu pu me faire ça ? »Lit-on à la page 126 du recueil.

La découverte de cette nouvelle le mortifia tellement qu’il chercha à se suicider en vain. « Suis-je si moche ? Tout le monde me rejette, même la mort ». P 127. Et ce, en raison de la concentration des mauvaises nouvelles qui s’abattaient sur lui. Si le dévoilement de toute sa relation avec Peter Shi s’est fait à travers une lettre destinée à celui-ci, c’est justement parce qu’en plus d’avoir découvert l’infidélité de sa femme avec son amoureux, il venait également de tomber sur une lettre portant son nom que sa femme lui a laissée pour lui faire comprendre :

  • D’abord qu’elle était en train de mourir d’un cancer de sang,
  • Ensuite, que Monlonkoui, leur aîné, a rejoint son vrai père au Caire, de ne pas s’étonner s’il ne revient pas des vacances,
  • Que Tchintchintchin, la cadette, a dû, elle aussi, rejoindre son vrai père, son gynécologue, à Luanda,
  • Que ce matin-là, qu’elle partait remettre Vibatar à son vrai père à Brignamaro
  • Enfin, qu’elle était en train de mourir d’un cancer de sang.

Konnar déverse toute sa bile et se rend compte là de ce qu’il n’y avait effectivement aucune ressemblance entre lui et les enfants qu’il croyait être ses enfants. Puis, à la fin, pendant qu’on pensait à l’homosexualité, le lecteur se rend compte qu’en réalité Peter Shi n’est personne, ou rien d’autre que Kpètèshi, l’autre nom du Soɖabi que Konnar avait rencontré dans une ville appelée « Mobibar ». Maudit bar !

La beauté de cette nouvelle est qu’elle met en scène des thèmes comme l’homosexualité (entre Konnar et Peter Shi) qui s’est avérée fausse, attestant ainsi du génie de l’auteur ; la trahison de Foukam. Une femme qui trompe son mari avec des hommes à travers le monde ; l’amitié établie sur la confiance, normal, une vraie amitié ne marche pas sans, sauf qu’elle a été trahie de partout, cette confiance, aussi bien chez Peter Shi que chez Foukam. La victime est le personnage principal : Konnar. Il y a également le thème de l’impuissance sexuelle : il est en effet curieux que même Nicole, la maîtresse de Konnar, ne lui ai pas donné un enfant comme Foukam l’a souligné.

Je retiens qu’il ne faut jamais abuser de l’alcool, surtout pas du soɖabi. L’abus de l’alcool ne règle aucun problème. Il les aggrave.

A toi qui t’en vas

Dans la nouvelle, « A toi qui t’en vas », qui a donné son nom au titre du recueil, il s’agit de la mort. La mort de Christian FANOUDAN, ami et fils spirituel du père Destin AKPO. Une nouvelle qui annonce une triste nouvelle, qui ne peut se résumer, se raconter, qu’il faut lire pour tâter, jauger, mesurer la douleur qu’a infligée cette mort, cette disparition brutale dans un accident de route de Christian, à ses proches, notamment à l’auteur. Cette nouvelle n’a pas été écrite que par l’auteur, mais aussi avec un personnage du nom de Bill. Les deux se sont envoyé une lettre pour pleurer et épancher leurs peines, mais aussi pour immortaliser le disparu à travers les souvenirs qu’ils sont de lui. Cette nouvelle n’a pas l’air d’une fiction, d’une invention. Ça a l’air vrai, trop vrai pour être une imagination. Je m’en arrête là pour ne plus pleurer. Je me demande comment l’auteur a réussi à écrire ces mots. Paix à l’âme du disparu ! Que Dieu éloigne de nous la mort, le deuil, la douleur et les enterrements !

Le style de l’auteur est génial, simple, clair, direct, éloquent avec un registre courant, une tonalité comique dans « Peter Shi » notamment dans le passage où il décrit les enfants. P 130. Les événements sont racontés chronologiquement et on est pressé de découvrir la suite. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, car elle fait trembler d’émotions et renseigne sur les erreurs de la jeunesse et le danger des idylles passagères. « A toi qui t’en vas » m’a fait pleurer comme si je connaissais aussi Christian FANOUDAN. Encore une fois, que Dieu l’accueille dans son palais !

Je finis en disant que Destin AKPO, encore appelé Mahulolo, est un fervent amoureux des Lettres. Prêtre au diocèse de Lokossa, promoteur du Blog littéraire Biscottes Littéraires, il est en service depuis 2015 au Secrétariat Général de la Conférence Episcopale du Bénin.

FAƉƆNOUGBO-ZINSOU Régina, Tle Aa, CEG1 – DANGBO


Peter Shi et A toi qui t’en vas

Né en 1985, Destin AKPO est prêtre à Lokossa. Il est depuis 2015 détaché au Secrétariat Général de la Conférence Episcopale du Bénin à Cotonou. Depuis 2017, il dirige un blog littéraire appelé Biscottes Littéraires où on peut lire des contes, des nouvelles et des comptes rendus de lecture d’œuvres littéraires de l’Afrique et du monde sans oublier les interviews accordés par des écrivains et les acteurs du monde de la littérature.

En août 2021, il devient officiellement auteur de deux livres publiés aux Editions Savanes du Continent : A toi qui t’en vas un recueil de nouvelles et Colorant Félix, un roman.

Dans le cadre de PromoLitt, une initiative de l’auteur pour faire découvrir les écrits des auteurs béninois aux apprenants, j’ai lu deux nouvelles du recueil : « PeterShi » et la nouvelle éponyme« A toi qui t’en vas ».

Du premier texte, « Peter Shi », on retient qu’il existait un amour extraordinaire entre Peter Shi et Konnar. Un amour si dense qu’aucun des deux amis ne s’attendait à être trahi par son amoureux. Konnar confiait toute sa personne à Peter Shi. Et cette confiance sera brisée quand Konnar découvrira que Peter Shi couchait avec sa femme. Celle-ci, Foukam, décroche le trophée de la femme la plus infidèle du monde puisqu’aucun des enfants qu’elle a faits à Konnar n’appartient à celui-ci. Konnar ayant découvert tout ça, devint meurtri, se lamente à travers une lettre dans laquelle il étale sa vie, sa mésaventure et combien il maudit Peter Shi qu’il a rencontré dans un « maudit bar » à « Modibar », la ville imaginaire où tout se passait. Le lecteur, à la fin, va découvrir que Peter n’est en réalité que Kpètèshi, notre soɖabi local.

Dans le second texte intitulé « A toi qui t’en vas », Christian est un jeune très brillant en passe de devenir abbé. Il meurt tragiquement dans un accident de circulation avec son ami en allant à Agoué et détruit la paix de tous ses proches, en l’occurrence sa mère, son ami Bill et surtout son père spirituel et enseignant le père Destin. Si l’histoire est vraie, on comprend que cette nouvelle a été écrite parce que l’auteur ne pouvait pas garder dans son cœur la douleur extrême que la mort de Christian lui a causée. Il fallait l’écrire pour s’épancher, pour se libérer de l’amertume. On découvre là la fonction cathartique de la littérature.

Si dans Peter Shi, on voit des thèmes comme l’amitié, la confiance, l’infidélité, la trahison, l’amour, dans A toi qui t’en vas, on voit des thèmes tragiquement lyriques comme la mort, le deuil, mais également l’amour du prochain et la considération.

A la lecture de Peter Shi, un sentiment de révolte m’a envahi quand j’ai découvert la trahison que Konnar a subie non seulement de la part de Peter Shi, mais aussi et surtout de sa femme. Cela fait comprendre qu’il n’y a plus personne à qui faire confiance dans ce monde et qu’il faut se méfier de ses amis. « A toi qui t’en vas » suscite en moi la peur, la peur de perdre moi aussi quelqu’un qui m’est très très cher. J’espère que ça n’arrivera pas. Mes condoléances aux proches de Christian FANOUDAN.

AGOSSOU-DAH Prudence, TleA1/A, CEG1 – DANGBO


Peter Shi et A toi qui t’en vas 

Christian était un jeune homme très actif dans la société et aimé de tout le monde. Il partageait sa joie de vivre avec son entourage jusqu’à ce qu’il tombe et meurt sur la route d’Agoué dans un tragique accident de circulation avec un de ses amis appelé Yves. Bill, une des connaissances de Christian, annonce la nouvelle de sa mort à Fada. Fada est ou a été le professeur d’anglais de Christian au séminaire Fatima et avec le temps, il était devenu très amis. La mort du jeune Christian créa donc naturellement une ambiance de consternation générale au sein de ses proches constitués notamment de sa famille et ses amis. La tragédie est le seul thème que respire cette nouvelle qui vient nous montrer encore une fois l’impuissance de l’homme face au destin, donnant parfois l’impression que les animaux sont même moins à plaindre que nous les humains. Je formule mes condoléances aux familles et proches du défunt.

La deuxième nouvelle que j’ai lue est l’histoire d’un gars appelé Konnar qui a fini par se rendre compte qu’il n’avait rien à foutre de sa vie devenue une vaste connerie comme semble le dire son nom. Eh oui ! Quand on se retrouve dans un maudit bar à Modibar pour boire l’alcool afin de tenter d’oublier ses soucis de redressements fiscaux, d’entreprise tombée en faillite, de l’épouse qui étalent ses caprices et tout, on peut avoir facilement obtenir le résultat d’une vie complètement délabrée qui n’en vaut pas la peine. Sauf que la vie de Konnar est semblable à Un piège sans fin. Car le gars qu’il croyait le sortir de l’ornière, son amant Peter Shi en l’occurrence, s’est avéré être celui-là même qui couchait avec sa femme ; laquelle femme finalement est une véritable sorcière puisqu’elle est une reine en matière d’infidélité féminine, ayant distribué des enfants, trois au total, un peu partout dans le monde sans même daigner donner ne serait-ce qu’un à Konnar son mari. Quand tu es Konnar et que tu apprends une nouvelle pareille, tu ne peux en conclure que la vie s’est foutue de toi comme l’auteur s’est foutu de nous en nous faisant croire qu’il y avait de l’homosexualité dans cette nouvelle alors qu’il n’en est rien, puisque en définitive, Peter Shi n’est en réalité que notre sodabi local dont tout le monde se saoule…

Ce que j’ai aimé dans ces deux nouvelles ? La première nous enseigne la valeur de l’amitié. Nous devons en avoir pour qu’au jour de notre mort, il y ait au moins des gens qui se souviennent de nous en dehors de notre famille biologique. Il faut donc une méditation sur l’âme et vivre chaque journée comme si elle était la dernière. La seconde nous dit d’être prudents dans les relations amoureuses. La trahison peut frapper à la porte à tout moment. Cela ajouté au style clair et compréhensible de l’auteur, j’ai adoré ces deux textes.

FAƉƆNOUGBO Estelle, Tle A, CEG1 – DANGBO


Peter Shi et A toi qui t’en vas 

La nouvelle « Peter Shi » manie les thèmes de l’amour, de trahison et du divorce. Amour entre Konnar et Peter Shi qui se sont rencontrés dans un bar à Modibar, entre Konnar et sa femme Foukam jusqu’à ce que celle-ci devienne autre chose. Trahison de Peter Shi qui a commencé à tromper Konnar avec la femme de celui-ci. Puis divorce de Foukam d’avec Foukam quand elle a ramassé ses cliques et claques pour foutre le camp du toit conjugal après avoir fait de grosses révélations terrifiantes. En effet, aucun des trois enfants qu’elle a faits à Konnar n’appartient à celui-ci. Ils ont pour père soit un gynécologue, soit des gens qu’elle a eu à rencontrer lors de ses voyages. Tout cela, on le lit à travers une lettre que Konnar a envoyée à Peter Shi le 20 février 20… ; une lettre dans laquelle il regrette son amour à Peter Shi et maudit le jour où il l’a rencontré dans ce maudit bar. C’est dans cette même lettre qu’il lui étale sa vie conjugale et les déboires que sa femme lui a infligés. La nouvelle parle également d’une possible impuissance sexuelle chez Konnar puisque même sa maîtresse Nicole n’est tombée enceinte de lui.

L’auteur s’est amusé à nous tromper avec le personnage de Peter Shi. On croyait que c’était un personnage physique, jusqu’à ce qu’on découvre à la fin que ce n’était qu’un actant, du simple sodabi.

La deuxième nouvelle est une tragédie. Le mercredi 10 juillet 2019 en effet, Fada, un professeur d’anglais, reçoit un message terrible alors qu’il s’impatientait de voir sonner l’heure où les Ecureuils devraient affronter les Lions de la Téranga. Le destinateur Bill lui annonce la mort de Christian et de Yves dans un accident de circulation. Les deux, Bill et Fada, décident alors d’écrire quelque chose, leurs souvenirs ou les moments partagés avec Christian, pour lui rendre hommage. On découvre alors que d’enseigné et enseignant qu’ils étaient, Fada et Christian étaient devenus de très bons amis. La nouvelle les marqua tellement que tout le recueil lui est dédié, à Christian. Et on peut même deviner que c’est sa photo qui se voit en filigrane en quatrième de couverture du livre.

Christian et Yves étaient de jeunes séminaristes pleins de vie et ne méritaient pas de mourir ainsi. D’où tout le registre tragique de cette nouvelle qui m’a fait pleurer.

Après avoir fini de pleurer, j’ai néanmoins apprécié cette nouvelle puisqu’elle montre la force de l’amitié dans les relations humaines. Un ami, c’est qui est là pour vous dans les situations difficiles comme Fada et Bill l’ont fait pour la famille de Christian.

HOUNKANRIN Emmauella, Tle A/b, CEG1-DANGBO


Peter Shi et A toi qui t’en vas

Konnar et Peter Shi sont de très bons amis qui se sont rencontrés dans un bar et se sont aimés. Ils se rendaient disponibles pour satisfaire leurs besoins respectifs l’un pour l’autre sans problème. Leur amour était si profond que Konnar quittait sa famille pour passer des jours avec Peter Shi au point de devenir un étranger dans sa propre maison comme un président africain qui vient en visite dans son propre pays.

C’est ainsi qu’un jour, il était rentré à la maison tardivement. Sa femme Foukam, qui voulait le battre, s’achoppe à des billets de banque qui la calmèrent, car c’était le seul langage qu’elle comprenait.

Puis, un autre jour, dix ans après, Konnar découvre que sa femme le trompe avec son amant Peter Shi. Il l’a su, car il avait constaté que sa femme, revenant du marché, sentait l’odeur du parfum de Peter Shi. Konnar en conclut que Peter venait ainsi de le poignarder dans le dos. Il a voulu en mourir, mais sa vie était si misérable que même la mort n’a pas voulu de cette misère. C’est ainsi qu’il a entrepris d’écrire une lettre à Peter Shi, une lettre dans laquelle on découvre toute l’histoire des deux amoureux, une lettre à laquelle est jointe une autre lettre, celle de sa femme, où elle lui expliquequ’aucun des enfants qu’elle lui fait ne lui appartenait. Konnar découvre que l’état misérable de sa vie venait de prendre du galon. L’aîné, en effet, qui était en vacance chez son oncle, en avait profité pour rejoindre son vrai père au Caire. Les deux autres sont remis également à leurs vrais pères respectifs, dont un gynécologue.

Cette lettre était une lettre d’adieu puisque Foukam a compris qu’elle n’avait plus rien à foutre dans la vie de Konnar. De toutes les façons, elle souffrait d’un cancer de sang et n’avait plus rien à perdre quant au fait de lui dire toute la vérité.

Konnar conclut sa lettre en remerciant Peter Shi pour tous les bons moments vécus et ensuite le maudit, lui et le bar dans lequel il l’a rencontré.

Je ne vais pas trop m’attarder sur la deuxième nouvelle. Elle parle de la mort et je n’aime pas les sujets de mort. Non, je pense que c’est parce que je suis attristée, trop attristée par la mort de ce jeune homme : Christian. C’est comme si je le connaissais moi aussi ou qu’il était un de mes grands frères également. J’ai eu besoin de beaucoup de courage avant de finir cette nouvelle. C’est pour ça que je ne vais pas trop en parler. Que celui qui veut savoir ce qu’il en est la lise. C’est triste. Très triste. Prions pour que des choses comme ça ne nous arriventpas.

Je remercie le père Destin AKPO pour ce qu’il a fait, pour nous avoir donné l’occasion de lire simplement, ensuite, de lire ses livres. Ça fait rire, ça amuse et en même temps, ça fait pleurer aussi. Merci.

AGNISSO Esther, Tle B, CEG1 – DANGBO