Grand Prix Littéraire du Bénin 2019 : poètes et romanciers repartent bredouilles !
Il parait que la chance ne sourit qu’aux audacieux, mais ce proverbe a bel et bien menti lors de cette première édition du Grand Prix Littéraire du Bénin 2019 (GPL). Dans la magnifique salle Toffa 1er de l’Hôtel Azalai de Cotonou, ce prestigieux concours qui vient remplacer le Prix Président de la République a connu son épilogue le 27 décembre 2019 dernier. Cinq genres littéraires étaient en compétition, et le public s’était massivement déplacé pour découvrir et applaudir les cinq champions qui feraient désormais la fierté de la littérature béninoise aux quatre coins du globe. 😁
Pas de bol pour les poètes et les romanciers. Ils ont été simplement et purement recalés lors de cette première édition du GPL 2019. 🙆
Grand Prix Littéraire du Bénin 2019 : un presque sans faute
Avant d’en venir aux faits, laissez-moi vous dire que j’ai été impressionné par la ponctualité et la rigueur du comité d’organisation. Pour être un habitué des nombreux événements (littéraires ou non) qui se déroulent au Bénin, on peut dire que la ponctualité n’est pas vraiment notre tasse de thé. Cela a même fait naitre cette fameuse légende de l’heure béninoise. Enfin bref, l’évènement a commencé à l’heure. Quelques prestations d’artistes invités plus tard, Fernand Nouwligbeto, le président du jury du GPL 2019 a pris la parole et parlé un peu plus en détails de ce concours et des difficultés rencontrées par le jury.
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Il a souligné que plusieurs œuvres en compétition ont été écrites/éditées à la hâte, et n’ont pas manqué de filer de sacrées migraines au jury. J’ai dû oublier de mentionner que le jury de cette première édition était composé de Fernand NOUWLIGBETO , Florent COUAO-ZOTTI et Béatrice LALINON GBADO. Et comme pour nous préparer psychologiquement à ce qui allait suivre au cours de la soirée, le président du jury avait placé cette punchline quelque part dans son discours :
« La poésie n’est pas l’art d’aller à la ligne. » - Fernand Nouwligbeto Cliquez pour tweeter
Ce fut ensuite au tour de l’écrivain aux multiples casquettes, Habib DAKPOGAN, de monter sur l’estrade et nous présenter un état des lieux de la littérature béninoise. Une fois de plus, il nous a émerveillé par le choix des mots, entre humour et ton très sérieux, pour briser ce fameux mythe qui a la dent dure depuis plusieurs décennies :
« Le Bénin n’est pas le quartier latin de l’Afrique. Il ne l’a jamais été. Il n’y a aucun quartier latin en Afrique. » - Habib Dakpogan Cliquez pour tweeter
And the winners are…
Après les discours des uns et des autres, place enfin au clou de la soirée. Nous étions là pour découvrir les lauréats de cette première édition du Grand Prix littéraire du Bénin 2019 avant tout. Quant aux critères pris en compte pour évaluer les œuvres lors de ce concours, le président du jury final, le Dr Fernand Nouwligbeto a rappelé qu’il était question :
- Du fond
- De la forme
- De la fabrication du livre
Par ailleurs, le jury final était absolument à la recherche de l’excellence. Il n’a donc pas été question de faire dans l’approximatif ou dans la subjectivité. Une fois tout cela clairement énoncé, l’annonce des résultats finaux a enfin commencé. Voici le récapitulatif pour chaque catégorie :
Grand Prix Littéraire du Bénin 2019
- Conte : Anna Baï pour « Sitou et la rivière de la nudité» publié chez Christon Editions.
- Poésie : Pas de gagnant
- Nouvelle : Roger Igor Glèlè pour « Le traquenard amoureux» paru aux editions Plumes Soleil
- Roman : Pas de gagnant
- Théâtre : Giovanni Houansou pour « La rue bleue » paru aux éditions Flamboyant
Pour ceux qui se rappellent un peu de l’émotion ressentie quand Thanos a claqué des doigts dans Avengers Endgame, c’était la même chose ce soir lors de ce GPL 2019. Personne n’avait compris pourquoi les poètes et les romanciers n’étaient pas sur l’estrade finale. J’ai même vu quelques personnes sortir des mouchoirs et essayer de dissimuler des larmes. Non, je ne blague pas. Rappelons que chaque gagnant est reparti ce soir-là avec un chèque de 2.000.000 de FCFA et un achat de cent (100) exemplaires de l’œuvre primée. 👏👏👏

Une théorie conspirationniste
J’adore les théories conspirationnistes. Je trouve qu’elles permettent de stimuler le cerveau. Et pour ce Grand Prix Littéraire du Bénin 2019, j’ai pensé que l’exclusion des romanciers et poètes du sacre final n’est peut-être pas un hasard. Bon je vous explique.🥴
Un an plus tôt lors de l’annonce de ce concours, il était question d’acheter 200 exemplaires des œuvres des lauréats afin de les mettre à disposition des bibliothèques publiques et autres. Donc en faisant un petit calcul :
(2.000.000 FCFA par lauréat + 200 exemplaires du livre à acheter) x 5 = un gros paquet de cash !
Sur le marché, les romans et les recueils de poèmes coûtent le double ou le triple du prix moyen des autres livres en librairie. Il se peut donc qu’en un an, le budget initialement prévu pour ce GPL 2019 ait été revu à la baisse.
De plus, l’événement était initialement prévu pour se dérouler au même moment que le Salon National du Livre, une semaine plus tôt. Et ce n’est qu’au dernier moment que le public a été informé qu’il aurait lieu la semaine d’après. Pour finir, les catégories Roman et Poésie sont les seules dans lesquelles des éditeurs étrangers étaient présents. Quand on sait qu’un livre édité à l’étranger coûte un peu plus cher qu’un autre produit localement, on rejoint donc le premier point que j’ai développé plus haut. Mais bon, tout cela n’est qu’une théorie. Je pense d’ailleurs un peu trop.🤭🤫
Grand Prix Littéraire du Bénin : ces erreurs à corriger
Je ne sais pas pour vous, mais je kiffe, mais de ouf cette initiative qu’est ce concours. Il permettra de mettre en valeur les écrivains béninois qui font du bon travail, et incitera les autres à suivre leurs pas. Comparativement au Prix Président de la République qui ne primait qu’une œuvre par année, le GPL a prévu en récompenser cinq (05) ! C’est génial, mais voilà qui pourrait aussi lui plomber les ailes. Pour illustrer : le jury de présélection avait jugé que certaines œuvres pouvaient continuer leur ascension dans le concours, mais le jury final n’a pas eu le même ressenti. C’est le cas dans les deux catégories qui n’ont pas eu de gagnants.
Mais alors, je me demande si le jury initial a eu le temps nécessaire pour lire et apprécier toutes les œuvres soumises à son attention ? Quels ont été ces critères de présélection pris en compte ? Personne (à part le jury) ne le sait apparemment. N’est-il pas préférable de réduire le nombre de catégories pour mieux mettre en lumière les lauréats et les œuvres finalistes ?
Amis des livres, dites-moi ce que vous en pensez.🤨🧐
Cyr Zogo
« Pas de gagnat » en roman et poésie : je trouve cela ahurissant !
C’est le moins que l’on puisse dire cher ami. Espérons que la prochaine édition ne sera pas pareille.
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