« Avec beaucoup de glaçons » a fondu #SousMonScalpel !
– Bonsoir monsieur, que désirez-vous boire ?
– Un verre de Crème liqueur de souchet et « Avec beaucoup de glaçons » s’il vous plait.
– Tout de suite monsieur. Vous prendrez les sept nouvelles au complet ?
– Oui, servez-les bien frappées également.
– Bien, monsieur Monde en Lettres.
Voilà comment je suis tombé sur ce délicieux cocktail. En trainant un soir dans un bar de la ville, à la recherche d’une boisson pour étancher ma soif. J’en ai trouvé deux. La liqueur de crème de souchet by Norée dont je vous parlerai sans doute plus loin. Et puis, « Avec beaucoup de glaçons » signé par Martial KOGON (découvrez-le par ici). Une petite merveille de 177 pages, sortie de la fabrique des Editions Plurielles en 2018.
Rapprochez-vous et apportez votre verre mesdames et messieurs. « Avec beaucoup de glaçons » a fondu #SousMonScalpel ! 😈
Libre service !
Ce qui fait tout de suite plaisir avec ce recueil de nouvelles, c’est la diversité des thèmes abordés et surtout leur actualité. « Avec beaucoup de glaçons » vous emmène dans sept différents univers qui se rejoignent sur bien des plans. Pour preuve, commençons avec « Quarante n’est pas divisible par trois » à la page 11. C’est l’histoire de la belle Doziao qui pour se faire une belle place au soleil, décide de braquer sa propre société. Avec l’aide de Zinflou, ex-futur avocat et gayi-man de son état, elle planifiera un hold-up digne des blockbusters hollywoodiens. Bèlèfoutou, le vigile de la société perdra d’ailleurs la vie dans le braquage, en voulant jouer au héros. En fin de compte, le complice de la belle se fait avoir. Il n’a jamais été prévu qu’il reçoive sa part du butin. Sacré scénario !
Martial KOGON sait jouer avec les émotions, et vous ne vous ennuierez pas « Avec beaucoup de glaçons ». La preuve ? Attaquez la deuxième nouvelle du recueil sans plus attendre à la page 35 : « Embrasser le diable ». Elle vous rappellera sans aucun doute cet attentat qui a eu lieu au Bataclan. Evenyé et Essoh décident de passer une belle soirée au concert des Eagles Of Death Metal. Le couple était loin de se douter que ce serait leur dernier moment ensemble. Les balles ont chanté ce soir là, emportant au passage Essoh. Les terroristes étaient aussi de la partie, rependant une mortelle mélodie dans le public. C’est sans doute la nouvelle la plus triste du recueil, mais voici un rayon de soleil qui se cache entre les lignes de la page 47:
Un jour tu m’as dit, entre deux battements de cœur : « tu es mon pléonasme de beauté et de bonté. Tu es mon pléonasme. Tu es mon African Queen. Ma princesse Kmer tu es incroyablement belle, pure et généreuse. Un Paradis sans ton parfum n’est qu’un enfer maquillé ».
C’est beau, n’est-ce pas ? 😍😍😍
Un verre s’il vous plait !
Servons-nous à présent une bonne rasade de la nouvelle éponyme de l’ouvrage : « Avec beaucoup de glaçons ». Dans le fond du verre, ce sont les traces d’une vengeance vieille de plus d’une vingtaine d’années. Oubliez ces vieux dictons qui font croire que la vengeance est un plat qui se mange froid. Martial KOGON nous apprend ici que c’est un verre qui se déguste patiemment, avec beaucoup de glaçons. Un peu comme la crème liqueur de souchet by Norée d’ailleurs. Cette troisième nouvelle met en scène Fataï Alidou, masseur professionnel et le député Aladji Sambo. Ce dernier 25 ans plus tôt arracha violemment des mains de la vie, la sœur de Fataï. Un tragique évènement que l’homme ne pu oublier et un quart de siècle fut nécessaire pour préparer une vengeance mortelle. Je vous laisse découvrir tout cela à partir de la page 55, avec un bon verre à côté.🍷😉

Passons ensuite à « Skéléwu ». Non, pas le titre à succès de ce bon vieux Davido. Skéléwu, c’est le surnom donné au petit Sènou pour sa maitrise hors-pair de la danse éponyme. Un jeune homme bien malmené par la vie et livré à lui-même. C’est en escaladant le mur de la clôture de la maison de Nanan pour aller chercher son ballon, qu’il fit la rencontre qui changera sans doute sa vie. La vielle dame menaça dans un premier temps de le servir comme casse-croûte au chien, mais se ravisa. La sympathie naquit alors entre les deux personnages, qui firent d’ailleurs de plus amples connaissances. Le jeune homme se vit offrir un joli pactole que la vieille ne voulu pas laisser en héritage à ses petits-enfants. Mais Skéléwu pourra t-il s’échapper avec le magot tant convoité ? La solution se trouve à la page 95 du recueil. Je vous laisse la découvrir.😉
Trois derniers pour la route ?
Si votre vision n’est pas encore troublée par ces verres de crème liqueur de souchet, prenons trois derniers pour la route. Allez hop, commençons par « Le collier » à la page 97. La restitution des biens culturels des peuples africains défraie la chronique en ce moment. Martial KOGON aborde cette thématique dans « Le collier », et de fort belle manière. Guichui-Gao Fodjinon déroba un masque sacré ancestral pour le revendre sur le marché noir. Il aurait pu parvenir à cette fin sans l’intervention du Tolègba et des ancêtres…
La politique n’est pas un sujet qu’évite Martial KOGON dans son recueil de nouvelles. Lisez « Ewlizo » à partir de la page 129, pour découvrir les formidables aventures d’une jeunesse en manque d’espoir. Zéwé, Djabi Mangba et le député Gentil Kpoto’o vous emmènent dans la politique appliquée, celle-là qui se déroule sur le terrain. Concluons cette aventure sur les notes d’espoir que porte la dernière nouvelle : « Les Pyromanes ». Un clin d’oeil fait aux prophètes et autres faiseurs de miracles…😂
Garçon, l’addition s’il vous plait !
« Avec beaucoup de glaçons » est un recueil de nouvelles qui se lit avec plaisir, et plein de sourires. Martial KOGON a su y mettre des notes d’humour et surtout, ces mots propres au ‘‘langage urbain béninois’’. Je veux parler de tous ces noms tels que Doziao, Zinflou, Guichui-Gao Fodjinon et bien d’autres. Bravo pour l’originalité !💪👏
Au final ce sont sept nouvelles qui racontent sept tranches de vies, dans un même verre. Servez-vous à volonté et avec beaucoup de glaçons. L’abus du bien ne nuit pas, pourquoi s’en priver ? 😂
Si vous avez déjà siroté ce cocktail proposé par Martial KOGON, qu’est-ce qui vous a marqué à travers ces 177 pages ? Quelle est votre nouvelle préférée ? Parlez-moi de tout cela dans les commentaires !!! 😊😄😉
Cyr ZOGO
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